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Patrimoine
ALBERT LAURA : Le magicien des cougourdons
Dans notre enfance nous avons tous lu, ou bien on nous a raconté qu’une bonne fée, pour que Cendrillon puisse aller au bal, avait transformé une citrouille en carrosse. Mais qui sait que nous avons dans notre bonne ville de Vence quelqu’un qui fait beaucoup mieux ? Albert Laura : une sorte de Merlin l’Enchanteur des cucurbitacées. Il vous les transformera, lui, en a peu près tout ce que vous voudrez. Avec tout de même une préférence pour des personnages tels Bastian contrari, lou Passagin, Jouan Badola, l’Ome qu’es pichin, tous issus du folklore niçois.
Bien que né à Briançonnet, Albert vient tôt à Nice où il fréquente l’école communale de Barla, puis celle du port. C’est ensuite le centre d’apprentissage Jules Ferry de Cannes et, diplôme en poche, son parcours professionnel va se dérouler à Vallauris. Les poteries Picot, les carrelages Almone et la céramique Leduc seront les trois établissements où il pourra laisser libre cours à son savoir-faire, avant qu’en 1988 il ne s’installe à Vence.
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Roland PÉGURIER : Un jeune acteur vençois
( Raymond Ardisson - Dernière partie)
Bientôt Roland va se voir proposer le rôle principal de la pièce de Jules Renard « Poil de Carotte », en attendant. Avec Claude Dauphin et les autres acteurs, ils quittent Cannes pour Nice. Les voici tous au Palais de la Méditerranée, dans le théâtre de ce luxueux complexe où se trouvent aussi un casino, un restaurant, et un cabaret très couru. Le Palais de la Méditerranée à cette époque est le rendez-vous du tout Côte d’Azur. Il nous en reste aujourd’hui, faute de mieux, la façade. Le jeune garçon découvre le monde du théâtre, quelquefois un peu condescendant vis à vis de celui du cinéma. Roland est le benjamin de la troupe parisienne de Claude Dauphin, cet élégant acteur tant à la scène qu’à l’écran. Une troupe dont fait partie la plantureuse Mady Berry qui a tourné dans plus de cent films, l’incontournable Pauline Carton qui en a tourné presque autant, et Marcel Barnault, Georges Lannes et d’autres ; tous gens de théâtre et de cinéma, aussi à l’aise sur les planches que sur les plateaux des studios.
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Roland PÉGURIER : Un jeune acteur vençois
( Raymond Ardisson - Troisème partie)
En 1943 le metteur en scène Marcel L’Herbier commence, aux Studios de La Victorine à Nice, la réalisation du film « La vie de Bohème ». Gisèle Pascal et Louis Jourdan – très remarqués dans « L’Arlésienne » - sont de la partie.
Le monde professionnel du cinéma de cette époque a ceci de particulier que durant le tournage, acteurs, metteurs en scène, techniciens vivent particulièrement en osmose : repas, déplacements pour les extérieurs, manifestations annexes de promotion ; mais le film terminé tout le monde se sépare sans garder nécessairement le contact. Encore aujourd’hui la situation a peu changé malgré les progrès en matière de communication. Seulement un tournage avec le petit Pégurier, ce n’est pas anodin ; Gisèle Pascal, Louis Jourdan qui n’ont pratiquement pas quitté Roland, tant en Camargue qu’aux studios niçois, se sont attachés à cet enfant sensible et talentueux, ils le présentent à L’Herbier qui le connaît de réputation après sa prestation remarquée dans L’Arlésienne..
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Rosine, son beau-père et Charles devant le premier magasin.
Le second magasin avec, garée devant, la fameuse carriole.
Devanture du second magasin, cliché le plus récent.
Rosine, son beau-père et Charles devant le premier magasin.
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L’Épicerie Moka
Isabelle Seguin
« Entrez-donc ! Venez découvrir les merveilles gourmandes réunies en ces murs », semblait murmurer aux chalands la vitrine généreusement garnie. Les enfants, sans crainte, suivaient son conseil et pénétraient à l’intérieur de ce royaume des saveurs. Ils s’extasiaient alors devant les bonbons colorés, les sucettes alléchantes, les croquantes tablettes de chocolat et les innombrables variétés de biscuits. Les adultes, curieux et mis en appétit, passaient eux aussi le pas de la porte et n’étaient pas en reste d’émotions gustatives. Ah ! Toutes ces conserves renfermant de savoureux trésors, ces fromages dodus et fondants, ces confitures onctueuses, cette huile d’olive dorée aux fragrances fruitées… Et comment résister aux senteurs exotiques des épices, aux effluves enivrants de café, spécialité de la maison ? L’accueil chaleureux finissait de convaincre l’heureux mortel flânant dans ce magasin des délices, qu’il était là au paradis des gourmets ! Charles et Rosine Forzano, volontiers appelés M et Mme Moka du nom de leur florissant négoce, géraient d’une main de maître leur commerce. Ils travaillaient sans relâche au bonheur de leurs clients, proposant des produits aussi variés qu’exquis et un service irréprochable. En trente neuf ans de bons et loyaux services, le couple Forzano fit de l’épicerie Moka un des commerces emblématiques de Vence, lieu de vente certes, mais aussi de convivialité qui fut cher au cœur des vençois de l’époque.
Roland PÉGURIER : Un jeune acteur vençois
( Raymond Ardisson - Deuxième partie)
Tandis qu’Abel Gance, metteur en scène majeur du cinéma muet - mais maintenant qu’il a pris la parole il lui est moins favorable – prépare un nouveau film « Le capitaine Fracasse » qui sortira sur les écrans en 1943, Roland Pégurier, qui lui doit son premier rôle, le moussaillon de « Vénus Aveugle » est contacté par Marc Allégret. La chance est avec le tout jeune artiste. Allégret a une passion : la mise en scène – Il réalisera près de 70 films – mais également une autre très proche, résumée dans le titre d’un ouvrage qui lui est consacré : « Marc Allégret le découvreur de stars ». De Raimu à Brigitte Bardot en passant par Fernandel et Gérard Philippe, ils sont nombreux ceux qui lui doivent tout ou partie de leur carrière. Ne vient-il pas de découvrir sur le marché de Cannes, derrière l’étal de fleurs de Madame Tallone, sa fille Gisèle aussi fraiche et jolie que les roses dont elle fait commerce. Elle fera la carrière que l’on sait sous le nom de Gisèle Pascal.
Allégret, qui vient de terminer « Parade en 7 nuits », a en projet un nouveau film inspiré d’une nouvelle d’Alphonse Daudet : « l’Arlésienne ». Le casting s’annonce prestigieux. Le grand Raimu, alors au fait de sa gloire, Gaby Morlay, le jeune premier Louis Jourdan, les incontournables Maupi Charpin et Delmont, brillants seconds rôles habitués de chez Pagnol ; tout comme Charles Moulin venu du théâtre.
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Es vengut lo temps de carnavà ....
Depuis une bonne dizaine d'années, le Carnaval connaît un renouveau certain, surtout dans les régions d'oc. De la frontière d'Espagne à celle d'Italie en passant par Toulouse, Carcassonne, Arles, des carnavals ont été repris, d'autres créés. Ils ont connu en quelques années un succès populaire imprévu.
Les célébrations de Carnaval ont, à l'origine, un rapport étroit avec d'anciennes croyances relatives à la nature : le temps, le vent, la lune, la lutte entre l'hiver et le printemps, entre les forces de mort et celles de résurrection qui occupent une grande place dans la symbolique de cette fête procédant de références païennes. Pourtant, ces références se sont adaptées aux pratiques chrétiennes : (.....)
Roland PÉGURIER : Un jeune acteur vençois
( Raymond Ardisson - Première partie)
Les anciens Vençois se souviennent certainement encore d’André Pégurier qui fut notaire à Vence de 1976 à 1995. Dans les années 40 il tourna dans plusieurs films sous le nom d’acteur de Roland Pégurier.
Venu au monde dans l’Hérault à Avesne-les-Bains le 25 octobre 1928, il était fils unique, élevé sans père, celui-ci etait décédé peu après sa naissance. Quelques années avant la guerre la mère du petit garçon, institutrice, est nommée à Châteauneuf-de-Grasse dans les Alpes-Maritimes (1) où son fils fréquente l’école du village. Pour André et les enfants de son âge, après la classe ou le jeudi, le terrain de jeu c’est la rue. Pas la rue d’aujourd’hui sillonnée de voitures, mais la rue d’un petit village provençal de ce temps où tout le monde se connaissait et où les gosses s’amusaient sous l’œil bienveillant des anciens, assis sur les bancs de la place à l’ombre des marronniers ; ceux que l’on a cru bon aujourd’hui de classer dans une liste catégorielle colonne « troisième âge ». Ils se contentaient alors de n’être que de bons vieux à la tête remplie de souvenirs d’un autre temps.
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Samedi 24 Janvier 2015
« Vence la Jolie »
Renaissance d'une chanson
En 1957, le musicien poète accordéoniste Max Marceau vit à Vence, et bien que ce ne soit pas sa ville natale, c'est la ville qu'il apprécie au point de lui dédier une chanson. Monsieur Fouledeau, alors trésorier du Comité des Fêtes de Vence, lui adresse un chèque de 3000 Francs pour le récompenser du 2ème prix décerné par le Jury au concours de poésie de « La Cour d’Amour » du dimanche de Pâques. Les années passent, Max Marceau, à regret, quitte Vence pour raisons professionnelles. La chanson sera oubliée au fond d'un carton avec de très nombreuses autres de ses compositions.
Bien plus tard, en juillet 2013, Max revient dans ce village qui a beaucoup grandi, pour retrouver son soleil, ses campagnes, sa vieille ville. Avec des amis il parle de sa chanson. Marie-Eve Clérico-Orengo, pianiste-chanteuse à ses heures, s'en empare, et au cours de la soirée caritative du samedi 24 janvier 2015 proposée par Annie Petit à la salle Falcoz, elle ouvre le spectacle en interprétant LA chanson de l’auteur, devant un public surpris puis emballé. Le texte résonne : « Il est un village de Provence, c’est à lui que souvent je pense, ce village c’est Vence-la-Jolie, c’est Vence la toute fleurie. Là-bas sous son ciel admirable, j’ai eu des heures inoubliables, c’est pourquoi je voudrais ce soir te chanter et puis te revoir… Ô Vence si belle, si belle de tes mille fleurs, tu es une perle, brillant de toute sa splendeur, et des baous farouches, tu es la parure de douceur, près d’eux tu te couches, comme une bell’ prise de langueur… ».
Les applaudissements fusent, Max Marceau, présent dans la salle, se lève chancelant, les larmes aux yeux : SA chanson a repris vie et s’offre aux Vençois à qui elle était destinée !
Vence-info-mag vous offre ce moment émouvant en exclusivité.
Marcel ORENGO